martes, 28 de octubre de 2008

Despedida y cierre

Justo hace hoy dos años, un sábado 28 de octubre de 2006, iniciamos nuestra aventura en el mundo de los blogs. Alguien nos impulsó a ello, nos animó e incluso ejerció de profesora de nuevas tecnologías con nosotros. Éramos conscientes de que no era mucho lo que podíamos ofrecer. Después abrimos un nuevo blog y colaboramos en otro.
Hemos de confesar que el tiempo nos ha dado la razón y hemos llegado a la realista y empírica conclusión de que no tenemos ni tiempo, ni conocimientos, ni ideas que nos permitan tener nuestros dos blogs decentemente activos. Sabio el refrán castellano: "Quien mucho abarca, poco aprieta".
Es sabido que un blog que no se actualice como mínimo semanalmente no es efectivo, ni tiene demasiada razón de ser. Nuestro último artículo lo "colgamos" el 14 de octubre, hace dos semanas.
Nos ha sido imposible sacar ideas, materiales y, sobre todo, tiempo, para poder nutrir a nuestras dos criaturas, de modo que sacrificaremos la mayor, este blog, que en dos largos años sólo ha podido ofrecer 94 entradas y ha tenido 31 comentarios, el último del 8 de junio.
Agradezco la fidelidad de Ana y la de Merche, que me han seguido de manera incansable, haciendo favorables e interesantes comentarios. Seguramente habrá habido otros fieles lectores (Esther, Ricardo, que tuvo la deferencia y la osadía de decir que mi blog le gustaba) a los que agradezco también su atención.
Espero que mis artículos, largos y densos, hayan servido para entretener, informar, ilustrar, consolar o divertir a alguien. Ésas y otras intenciones semejantes tenían.
Éstas intenciones las mantendremos en nuestro otro blog. Allí nos podrán seguir leyendo nuestros seguidores. Confiemos en que tener sólo un blog y colaborar en otro nos permita dedicarles más tiempo y publicar con más asiduidad.
Escribir en este blog ha sido para nosotros especialmente enriquecedor. Hemos aprendido mucho al preparar nuestros posts.
Al final de este recorrido me he confirmado en la opinión de que omnia mea mecum porto, la acertada frase del sabio griego al que hemos tomado el nombre para firmar nuestros artículos.
παιδείαν γὰρ μηδένα ἐξενηνοχέναι, τὸν τε λόγον ἔχειν καὶ τὴν ἐπιστήμην.
Muchas gracias.

martes, 14 de octubre de 2008

Las dos Ifigenias (y XX)

Todo llega a su fin y este artículo es la conclusión de la larga serie sobre Ifigenia y su presencia en el mundo de la ópera. Un mito, como hemos comprobado, que ha dado bastante juego, quizás, por la presencia de elementos “operísticos”, como un intento de sacrificio humano, una cadena de crímenes familiares, amistades inquebrantables, encuentros imprevistos y emotivos…
Antes de ofrecer el argumento del acto IV y último de la segunda Ifigenia gluckiana queremos pedir perdón por las erratas del libretto en francés que nuestros avispados lectores habrán detectado.

Acto Cuarto
Se celebran los preparativos para la ejecución de Orestes. Ifigenia tiene la impresión de que una fuerza superior le impedirá asestar el golpe mortal a la víctima del sacrificio y grita indignada contra Diana (“Je t’implore et je tremble”).

IPHIGENIE
Non: cet affreux devoir, je ne puis le remplir.
En faveur de ce Grec, un Dieu parle sans doute:
Au sacrifice affreux que mon âme redoute,
Non, je ne saurais consentir
Je t'implore et je tremble, ô déesse implacable,
Dans le fond de mon cœur mets la férocité:
Étouffe de l'humanité
La voix plaintive et lamentable.
Hélas! Ah! quelle est donc la rigueur de mon sort?
D'un sanglant ministère,Victime involontaire,
J'obéis, et mon cœur est en proie au remord!



Las sacerdotisas en pleno invocan a la diosa Diana.

LES PRÉTRESSES
Ô Diane, sois-nous propice!
La victime est parée, et l'on va l'immoler!
Puisse le sang qui va couler,
Puissent nos pleurs apaiser ta justice!

Traen a Orestes (“Que ces regrets touchant”).

ORESTE
Que ces regrets touchants pour mon cœur ont de charmes!
Qu'ils adoucissent mes toumments!
Depuis l'instant fatal... hélas! depuis longtemps,
Personne à mes malheurs n'avait donné de larmes.

Conmovido con la tristeza de Ifigenia y su preocupación, él intenta incitarla a cumplir su obligación, gritando en un lamento final “Ifigenia, hermana amada, así también tú pereciste en Áulide”. Los hermanos descubren así la verdad.
Las sacerdotisas saludan en él a su legítimo rey, e Ifigenia asegura a Orestes que su matricidio ha sido perdonado.

ORESTE
Ainsi tu péris en Aulide, Iphigénie, ô ma sœur.
IPHIGÉNIE
Mon frère! Oreste!...
LES PRÉTRESSES
Oreste! notre roi.
ORESTE
Où suis­-je Se peut-­il.
IPHIGÉNIE
Oui, c'est lui, c'est mon frère.
ORESTE
Ma sœur Iphigénie! Est-­ce elle que je vois?
IPHIGÉNIE
Oui, c'est elle qu'aux fureurs d'un père,
Qu'à la rage des Grecs Diane a su soustraire!
LES PRÉTRESSES
Oui, c'est Iphigénie!
IPHIGÉNIE
Ô mon frère!
ORESTE
Ô ma sœur!
Oui, c'est vous, oui, tout mon cœur me l'atteste.
IPHIGÉNIE
Ô mon frère! O mon cher Oreste!
ORESTE
Quoi! vous pouvez m'aimer, vous n'avez point horreur!
IPHIGÉNIE
Ah! Laissons-­là ce souvenir funeste,
Laissez-­moi ressentir l'excès de mon bonheur:
Sans te connaitre encor, je t'avais dans mon cœur.
Au ciel, à l'univers, je demandais mon frère...
Le voilà ! je le tiens! il est entre mes bras!...
Mais, que vois-je?
Toas aparece súbitamente. El plan de Ifigenia ha sido descubierto.

THOAS
De tes forfaits la trame est découverte.
Tu trahissais les Dieux et conjurais ma perte.
Il est temps de punir ta noire perfidie.
Il est temps que le ciel soit enfin satisfait.
Immole ce captif, que tout son sang expie
Et ton audace et ton forfait!

Ordena que ejecuten al griego inmediatamente y está listo para matar a Orestes, cuando Pílades regresa con soldados griegos para salvar a su amigo. Toas es asesinado en el motín, que es interrumpido, cuando la propia Diana aparece para perdonar a Orestes, calmar a las Furias, liberar a las mujeres griegas y llevar al príncipe y a la princesa de vuelta a Micenas — y para el primer momento de felicidad que ambos conocieran desde que los griegos navegaran hacia Troya.

DIANE
Arrêtez! Ecoutez mes décrets étemels...
Scythes, aux mains des Grecs remettez mes images:
Vous avez trop longtemps, dans ces climats sauvages.
Déshonoré mon culte et souillé mes autels.
(A Oreste.) Je prends soin de ta destinée,
Tes remords effacent tes forfaits.
Mycène attend son roi, vas y régner en paix
Et rends Iphigénie à la Grèce étonnée.
SCÈNE 7
Iphigénie, Oreste, Pylade, Prêtresses, Sythes, Grecs, etc.
PYLADE
Ta sœur! Qu'ai­je entendu?
ORESTE
Partage mon bonheur.
Dans cet objet touchant à qui je dois la vie
Et qu'un penchant si doux rendait cher à mon cœur.
Connais ma sœur Iphigénie.
CHŒUR GÉNÉRAL
Les dieux, longtemps en courroux,
Ont accompli leurs oracles;
Ne redoutons plus d' obstacles,
Un jour plus pur luit pour nous.
Une paix douce et profonde
Règne sur le sein de l'onde;
La mer, la terre et les cieux,
Tout favon-se nos vœux.

Y así concluye esta ópera de Gluck y también esta serie dedicada al personaje y mito de Ifigenia, inciada allá por el 29 de marzo, que nos fue sugerida por la contemplación de un fresco pompeyano en el Museo Arqueológico de Nápoles.

sábado, 4 de octubre de 2008

Las dos Ifigenias (XIX)



Estamos llegando al fin de esta larga serie dedicada a la presencia del mito de Ifigenia en la ópera y, más en concreto, en la obra de Gluck. Ofrecemos ahora unas notas sobre el acto III.
Acto Tercero
Ifigenia siente una fuerte conexión con el prisionero (“D’une image, hélas!”).

IPHIGÉNIE
Je cède à vos désirs: du sort qui nous opprime
Instruisons Electre ma sœur:
Aux horreurs du trépas j'arrache une victime
Et je sers à la fois la nature et mon cœur...
Hélas! Je ne puis m'en défendre:
Pour l'un de ces infortunés
Par nos barbares lois à la mort condamnés,
Je sens la pitié la plus tendre,
Mon cœur s'unit à lui par des rapports secrets...
Oreste serait de son âge;
Ce captif malheureux m'en rappelle l'image,
Et sa nable fierté m'en retrace les traits
D'une image, hélas! trop chérie,
J'aime encor à m'entretenir,
Mon âme se plaît à nourrir
L'espérance qui m'est ravie.
Inutiles et chers transports!
Chassons une vaine chimère:
Ah! ce n'est plus qu'aux sombres bords
Que je puis retrouver mon frère.
Resuelve salvar al menos a uno de los cautivos y enviarlo de vuelta a Micenas con una carta para su hermana, Electra.
Pílades, después de torturado, se reúne con Orestes e Ifigenia y les dice que Orestes debe vivir, porque debe ser el portador de la carta sellada (trío: “Je pourrais du tyran”).

IPHIGÉNIE
Ah! pour sauver vos jours je donnerais les miens.
Mais Thoas veut du sang: sa piété barbare
Ajouterait aux maux qu'on vous prépare,
Si de tous deux je brisais les liens.
Je pourrai du tyran tromper la barbarie...
De l'un de vous au moins que les jours conservés...
ORESTE ET PYLADE
Mon ami, tu vivras, tes jours seront sauvés.
IPHIGÉNIE
De celui de vous deux qui me devra la vie
Pourrai-­je attendre un service?
ORESTE ET PYLADE
Achevez; Je vous réponds de sa reconnaissance.
IPHIGÉNIE
Dans Argos, comme vous, j'ai reçu la naissance:
Il m'y reste encor des amis.
Jurez­moi qu'un billet, fidèlement remis...
ORESTE ET PYLADE
J'en atteste les Dieux. Vos vœux seront remplis.
IPHIGÉNIE
Il faut donc entre vous choisir une victime.
Hélas! dans le soin qui m'anime,
Que ne puis-­je à tous deux rendre un service égal!
Il faut que l'un de vous expire.
Mon âme se déchire.
Mais puisqu'il faut enfin faire un choix si fatal,
C'est vous qui partirez.
ORESTE
Que je parte! Qu'il meure! Ô Ciel!
IPHIGÉNIE
Répondez à mes vœux:
Soyez prêt à partir, je cours en presser l'heure.



Pílades está preparado para morir por la vida de su amigo (“Ah! mon ami”).

PYLADE
Ah! mon ami, j'implore ta pitié;
Oreste, hélas! Peut-­il me connaître?
Qu'il s'attendrisse aux pleurs de l'amitié!
Ton cœur au mien n'est pas femmé peut­ être.
Cet ami qui te f t si cher,
Pylade est à tes pieds, il conjure, il te presse;
A tes fureurs laisse-­moi t'arracher.
Souscas au choix dicté par la prêtresse.

Orestes, quien ha decidido que es él quien debe morir, toma la daga expiatoria y amenaza con quitarse su propia vida, si Ifigenia no libera a Pílades. Ifigenia le da la carta a Pílades y lo ayuda a escapar.


viernes, 26 de septiembre de 2008

Las dos Ifigenias (XVIII)


Seguimos con el argumento de Ifigenia en Táuride de Gluck y abordamos el acto II.
Acto Segundo
Orestes y Pílades esperan su destino. Al remordimiento que consume a Orestes por el matricidio cometido se agrega ahora un sentimiento de culpa por haber llevado a su amigo a una situación tan desmedrada y que está poniendo en peligro su supervivencia (“Dieux qui me poursuivez”).



ORESTE
Je t'ai donné la mort.
Ce n'était pas assez que ma main meurtrière
Eût plongé le poignard dans le cœur d'une mère,
Les Dieux me résenaient pour un fofiait nouveau:
Je n'avais qu'un seul ami, je deviens sons bourreau.
Dieux! qui me poursuivez; Dieux! auteurs de mes crimes.
De l'enfer, sous mes pas, entrouvrez les abimes!
Ses supplices pour moi seront encor trop doux!
J ai trahi 1'amitié, j'ai trahi la nature,
Des plus noirs attentats j'ai comblé la mesure:
Dieux! frappez le coupable et justifiez­vous.


Pílades calma a Orestes con la promesa de que morirán juntos (“Unís dès la plus tendre enfance”).


PYLADE
Quel langage accablant pour un ami qui t'aime!
Reviens à toi; mourons dignes de nous:
Cesse, dans ta fi reur extrême,
D'outrager et les dieux, et Pylade, et toi ­même.
Si le trépas nous est inévitable,
Quelle vaine terteur te fait pâlir pour moi?
Je ne suis pas si misérable,
Puisqu'enfin je meurs près de toi.
Unis dès la plus tendre enfance,
Nous n'avions qu'un même désir;
Ah! mon cœur applaudit d'avance
Au coup qui va nous réunir;
Le sort nous fait pénr ensemble,
N'en accuse point la rigueur:
La mort méme est une faveur,
Puisque le tombeau nous rassemble.

Pílades es llevado por unos guardias y Orestes se queda solo y en estado de sopor en un calabozo del templo de Diana (“La calme rentre dans mon coeur”).


ORESTE (seul)
Dieux! protecteurs de ces affreux rivages,
Dieux! avides de sang, tonnez, écrasez-­moi.
Où suis-je? à l'horreur qui m'obsède,
Quelle tranquillité succède?
Le calme rentre dans mon cœur…
Mes maux ont donc lassé la colère céleste?
Je touche au terme du malheur.
Vous laissez respirer le parricide Oreste!
Dieux justes! Ciel vengeur!

Aparecen entonces las Furias, que lo atormentan por ser el asesino de su madre (recuérdese que las Furias son divinidades vengativas de la mitología griega).




SCÈNE 4 Oreste, Les Eumenides
LES EUMÉNIDES
Vengeons et la nature et les Dieux en courroux,
Inventons des tourments... il a tué sa mère.
ORESTE
Ah!
LES EUMÉNIDES
Point de grâce! Il a tué sa mère.
ORESTE
Ah! quels tourments!
LES EUMÉNIDES
lls sont encor trop doux. Il a tué sa mère.
L'ombre de Clytemnestre paraît
au milieu des furies et s'abfme aussitôt.
ORESTE
Un spectre!... Ayez pitié...
LES EUMÉNTDES
De la pitié! le monstre! il a tué sa mère;
Égalons, s'il se peut, sa rage meurtrière;
Ce crime affreux ne peut être expié.
ORESTE (sortant de son évanouissement avec un mouvement de fureur.)
Dieux cruels!
LES EUMÉNTDES
Point de grâce! il a tué sa mère.



Según las normas que ha dictado el rey Toas, los extranjeros deberían ser ejecutados. Pero Ifigenia, al enterarse que son griegos, los interroga respecto de cómo están las cosas en Argos y del destino de la familia real. Orestes, avergonzado de su crimen, oculta su identidad y señala que sólo Electra sobrevive de toda la familia.


IPHIGÉNIE
Qu'on détache ses fers.
Quels bords vous ont vu naître?
Que veniez­-vous chercher dans ces climats affreux?
ORESTE
Quel vain désir vous porte à me connaitre?
IPHIGÉNIE
Parlez.
ORESTE
Que lui répondre? Ô Dieux.
IPHIGÉNIE
D'où vient que votre cœur soupire? Qu'êtes-­vous?
ORESTE
Malheureux. C'est assez vous en dire
IPHIGÉNIE
De grâce, répondez: de quels lieux venez­vous?
Quel sang vous donna l'être?
ORESTE
Vous le voulez? Mycène m'a vu naître.
IPHIGÉNIE
Dieux! Qu'entends­je? achevez, dites... informez-nous
Du sort d'Agamemnon, de celui de la Grèce.
ORESTE
Agamemnon?
IPHIGÉNIE
D'où nait la douleur qui vous presse?
ORESTE
Agamemnon...
IPHIGÉNIE
Je vois couler vos pleurs.
ORESTE
...Sous un fer parricide est tombé!
IPHIGÉNIE
Je me meurs.
ORESTE
Quelle est donc cette femme?
IPHIGÉNIE
Et quel monstre exécrable A sur un roi si grand osé lever le bras?
ORESTE
Au nom des dieux, ne m'interrogez pas!
IPHIGÉNIE
Au nom des Dieux, parlez!
ORESTE
Ce monstre abominable,
C'est...
IPHIGÉNIE
Achevez: vous me faites frémir.
ORESTE
Son épouse.
IPHIGÉNIE
Grands Dieux! Clytemnestre?
ORESTE
Elle-­même!
LES PRÉTRESSES
Ciel!
IPHIGÉNIE
Et des Dieux vengeurs la justice suprême
A vu ce crime atroce!
ORESTE
Elle a su le punir.Son fils...
IPHIGÉNIE
Ô ciel!
ORESTE
Il a vengé son père.
IPHIGÉNTE ET LES PRÉTRESSES
De forfaits sur forfaits quel assemblage affreux!
ORESTE
De mes forfaits quel assemblage affreux!
IPHIGÉNIE
Et ce fils qui du ciel a servi la colère
Ce fatal instrument des vengeances des Dieux...
ORESTE
A rencontré la mort qu'il a longtemps cherchée.
Electre dans Mycène est seule demeurée.
IPHIGÉNIE
C'en est fait! tous les tiens ont subi le trépas.
Tristes pressentiments, vous ne me trompiez pas.
(A Oreste.)
Éloignez-­vous: je suis assez instruite.
Ifigenia supone entonces que definitivamente su hermano ha muerto y organiza solemnes honras fúnebres por él y la familia. Ifigenia ordena que el extranjero sea esposado al altar y ahora sin país, parentesco, o esperanza, lamenta haber perdido a su familia (“Ô malheureuse Iphigénie”).

IPHIGÉNIE
Ô ciel! de mes toumments la cause et le témoin,
Jouissez du malheur où vous m'avez réduite;
Il ne pouvait aller plus loin.
LES PRÉTRESSES
Patrie infortunée,
Où par des nœuds si doux
Notre âme est encore enchaînée,
Vous avez disparu pour nous.
IPHIGÉNIE
Ô malheureuse Iphigénie!
Ta famille est anéantie!
Vous n'avez plus de roi, je n'ai plus de parents;
Mêlez vos cns plaintifs à mes gémissements.
LES PRÉTRESSES
Nous n'avions d'espérance, hélas! que dans Oreste:
Nous avons tout perdu; nul espoir ne nous reste.
IPHIGÉNIE
Honorez avec moi ce héros qui n'est plus;
Du moins qu'aux mânes de mon frère
Les demiers devoirs soient rendus!
Apportez-­moi la coupe funéraire,
Offrons à cette ombre si chère
Les froids honneurs qui lui sont dus.
Ô mon frère, daigne entendre
Les accents de ma douleur:
Que les regrets de ta sceur
Jusqu'à toi puissent descendre!
LES PRÉTRESSES
Contemplez ces tristes apprêts,
Mânes sacrés, ombre plaintive;
Que nos lammes, que nos regrets
Pénètrent l'infemale rive!







Un solemne ritual sagrado cierra el acto.

sábado, 20 de septiembre de 2008

Las dos Ifigenias (XVII)

Tras la introducción ofrecida en nuestro anterior, y lejano en el tiempo, artículo (lo publicamos el 4 de agosto), que ha servido a la vez como resumen y recapitulación de mucho de lo escrito en las anteriores entregas, vamos con el argumento de Ifigenia en Táuride, que ofrecemos de forma mucho más breve que el de la ópera precendente.
ARGUMENTO (sacado de aquí)
La acción, en cuatro actos, se desarrolla después de la guerra de Troya, en el siglo XIII antes de Cristo. Previa a la trama misma debe saberse que Ifigenia es la hija de Agamenón, rey de Micenas. Éste ha sido asesinado por su esposa Clitemnestra, quien en seguida también ha sido ultimada (sic) por su hijo Orestes. Ifigenia es ignorante de estos acontecimientos y ha llegado a ser sacerdotisa de Diana en la isla de Táuride, habitada por los escitas.
Acto Primero
Una tempestad sacude a la isla.
En el templo de Diana se encuentran varias doncellas griegas que ofician como sacerdotisas. Estas son presididas por Ifigenia, quien acaba de tener un sueño (su casa ha sido destruida; su padre ha sido asesinado por su madre, Clitemnestra, quien le dio una daga; su hermano Orestes le pidió ayuda, pero ella fue forzada a matarlo) que la ha agitado tanto como la tempestad reinante.

IPHIGÉNIE
Cette nuit... j'ai revu le palais de mon père,
J'allais jouir de ses embrassements;
J'oubliais, en ces doux moments,
Ses anciennes rigueurs et quinze ans de misère...
La terre tremble sous mes pas
Le soleil indigné fuit ces lieux qu'il abhorre,
Le feu brille dans l'air et la foudre en éclats
Tombe sur le palais, l'embrase et le dévore!
Du milieu des débris fumants
Sort une voix plaintive et tendre:
Jusqu'au fond de mon cœur elle se fait entendre;
Je vole à ces tristes accents...
A mes yeux aussitôt se présente mon père
Sanglant, percé de coups, et d'un spectre inhumain
Fuyant la rage meurtrière...
Ce spectre affreux, c'était ma mère!
Elle m'amme d'un glaive et disparait soudain:
Je veux fuir... on me crie: "Arrête ! c'est Oreste!"
Je vois un malheureux et je lui tends la main.
Je veux le secourir; un ascendant funeste
Forçait à mon bras à lui percer le sein!
LES PRÉTRESSES
Ô songe affreux! nuit effroyable!
Ô douleur! Ô mortel effroi!
Ton courroux est-­il implacable?
Entends nos cris, ô ciel! Apaise-­toi!
IPHIGÉNIE
Ô race de Pélops! race toujours fatale!
Jusque dans ses derniers neveux,
Le ciel poursuit encor le crime de Tantale!
Le roi des rois, le sang des Dieux,
Agamemnon descend dans la nuit infemale.
Son fils restait à ma douleur.
J'attendais de lui seul la fin de ma misère;
Ô mon cher Oreste! ô mon frère!
Tu ne sècheras pas les lammes de ta sœur.

Las sacerdotisas se angustian con Ifigenia y la animan a no perder la esperanza de que volverá a ver a Orestes (“Ô toi qui prolongeas mes jours”).

UNE PRÉTRESSE
Calmez ce désespoir où votre âme est livrée,
Les dieux conserveront cette tête sacrée,
Osez tout espérer.
IPHIGÉNIE
Non je n'espère plus.
Depuis que je respire, en butte à leur colère,
D'opprobre et de malheurs tous mes jours sont tissus:
Ils y mettent le comble, ils m'enlèvent mon frère!
Ô toi qui prolongeas mes jours,
Reprends un bien que je déteste,
Diane, je t'implore, arrêtes ­en le cours,
Rejoins Iphigénie au malheureux Oreste.
Hélas! tout m'en fait une loi,
La mort me devient nécessaire;
J'ai vu s'élever contre moi
Les Dieux, ma patne et mon père.
LES PRÉTRESSES
Quand verrons­-nous tanr nos pleurs?
La source en est­elle infinie?
Ah! dans un cercle de douleurs
Le ciel marque le cours de notre ne.

En el video que ofrecemos Maria Callas canta en italiano este Deh! Pelopea stirpe y la subsiguiente aria.



Algunas sacerdotisas tratan de calmarla. Finalmente la tormenta se aplaca.
El rey Toas llega agitadísimo. También él ha tenido sueños terribles y teme por su vida. Sólo eliminando a los enemigos se sentirá seguro y por ello da orden a Ifigenia que sea ella quien de muerte inmediata a cualquier extranjero que pase por allí. Los escitas que acompañan al rey secundan sus palabras y danzan al son de una música primitiva.

THOAS
Le ciel par d'éclatants miracles
A daigné s'expliquer à vous;
Mes jours sont menacés par la voix des oracles,
Si d'un seul étranger, relégué parmi nous,
Le sang échappe à leur courroux.
De noirs pressentiments mon âme intimidée
De sinistres terreurs est sans cesse obsédée.
Le jour blesse mes yeux et semble s'obscurcir,
J'eprouve l'effroi des coupables!
Je crois voir sous mes pas la terre s'entrouvrir
Et l'enfer prêt à m'engloutir
Dans ses abimes effroyables!
Je ne sais quelle voix crie au fond de mon cœur:
"Tremble, ton supplice s'apprête!"
La nuit, de ces tourments redouble encor l'horreur.
Et les foudres d'un Dieu vengeur
Semblent suspendus sur ma tête.

Dos extranjeros que vienen de tierras lejanas llegan ante Ifigenia. Uno es Orestes, que huye desde hace dos años de su patria, Argos, porque se siente culpable de haber matado a Clitemnestra, su madre. El otro es Pílades, su devoto amigo, que sigue a Orestes dondequiera que éste vaya.

domingo, 14 de septiembre de 2008

Ganimedes, el elegido de Zeus ( y V)

El verano, con su merecido y esperado descanso, y asuntos profesionales nos han impedido publicar la serie de Ganimedes con la cadencia deseada. Así, hoy, quince días después del anterior publicamos el último capítulo de la serie.


El motivo de la serie era un poema de Johann Wolfgang Goethe que, hasta hoy, no hemos ofrecido. El poema, que nos ha servido para hacer un breve etudio del mítico personaje y su presencia en la literatura griega y romana y en algún otro autor posterior, es el siguiente:


Wie im Morgenglanze
Du rings mich anglühst,
Frühling, Geliebter!
Mit tausendfacher Liebeswonne
Sich an mein Herz drängt
Deiner ewigen Wärme
Heilig Gefühl,
Unendliche Schöne!
Daß ich dich fassen möcht
In diesen Arm!
Ach, an deinem Busen
Lieg ich, schmachte,
Und deine Blumen, dein Gras
Drängen sich an mein Herz.
Du kühlst den brennenden
Durst meines Busens,
Lieblicher Morgenwind!
Ruft drein die Nachtigall
Liebend nach mir aus dem Nebeltal.
Ich komm, ich komme!
Wohin? Ach, wohin?
Hinauf! Hinauf strebts.
Es schweben die Wolken
Abwärts, die Wolken
Neigen sich der sehnenden Liebe.
Mir! Mir!
In euerm SchoßeAufwärts!
Umfangend umfangen!
Aufwärts an deinen Busen,
Alliebender Vater!


La lectura en alemán del poema se puede escuchar aquí.
La traducción de Guillermo Valencia es ésta:


En tu luz matinal como me envuelves,
¡oh primavera amada!
Con todas las delicias del amor,
entra en mi pecho
tu sacro ardor de eterna llamarada;
¡oh infinita Belleza:
si pudiese estrecharte entre mis brazos!
Recostado en tu pecho languidece
mi corazón; de musgos y de flores
dulcemente oprimido, desfallece.
Tú apaciguas mi sed abrasadora,
¡oh brisa matinal y acariciante!
mientras el ruiseñor enamorado
me llama entre la niebla vacilante.
Ya voy, ya voy, y
¿adónde? ¡Ay! ¿Adónde?
Hacia arriba, ¡siempre arriba!
Flotan, flotan las nubes o descienden
y abren paso al amor de ímpetu fiero.
A mí hacia mí, contra tu ser, ¡arriba!
¡En abrazo sin par, arriba, arriba!
Contra tu corazón, ¡oh dulce padre,
oh inmenso padre del amor fecundo!

Este poema de Goethe fue musicado por Schubert con el número de opus D.544. En otras ocasiones hemos hablado de Lieder de Schubert sobre personajes mitológicos.

El Lied se puede escuchar en voz de tenor, Ian Bostridge, aquí o en voz de soprano, Barbara Bonney, aquí.


En esta página hay una muy buena información sobre el poema. Podemos obtener el poema en alemán e inglés y escucharlo.

Clicando sobre Now read the discussion, se puede leer, en inglés, una interesante información sobre el Lied que a continuación ofrecemos traducida (hacemos la acostumbrada observación sobre la deficiencia de nuestro inglés):
Quizás la semejanza más obvia respecto a ‘Prometeo’ es que el poema está escrito en primera persona. Los dos poemas/canciones son expresiones de sentimientos personales. Pero a diferencia de Prometeo, quien está furioso contra los dioses debido a acontecimientos pasados, Ganímedes expresa sus sentimientos mientras está ocurriendo el acontecimiento más importante de su vida. En este sentido, él tiene más en común con “Margarita a la rueca” (aunque incluso ella describa sus sentimientos sobre lo que ha pasado ya).
Otro rasgo que comparten 'Ganímedes' y 'Prometeo' es que la música, como los poemas, es muy libre. Sobre 'Prometeo' escribí que la adaptación de Schubert no tiene ninguna estructura formal obvia y que esto tiene el carácter de un drama psicológico, enfatizando la fuerza emocional de cada parte del poema como ocurre. Lo mismo es aplicable a 'Ganímedes'.

Como en varias de las canciones de las que hemos hablado, Schubert ha sido bastante libre en el ritmo de 'Ganímedes', dividiendo los versos de Goethe donde son continuos, y continuándolos donde están divididos. Las ocho primeras líneas son continuas, como en Goethe, y Schubert enfatiza el efecto de 'Unendliche Schone’ (‘belleza Infinita’) alargando la frase, dando varias notas a una sílaba por primera vez en la canción. En el poema, las dos siguientes líneas (‘Dass ich dich …’) están solas, separadas de lo que sigue.
Pero Schubert no hace caso de esto, continuando directamente durante cuatro líneas hasta una pausa en ‘Lieg ich, schmachte’. Entonces él introduce una pausa después de otros dos versos (’… un mein Herz’), otra pausa tres líneas más tarde (después de ‘… Morgenwind’), y otra, coincidiendo con el final del verso de Goethe, en ‘… aus dem Nebeltal’. Schubert ha usado estas pausas en la línea vocal para enfatizar el sentido de la calma extática en el poema, como si Ganímedes mirara a su alrededor, apreciando o respirando todo. Hay un encantador toque ingenuo justo antes de la mención del ruiseñor, donde, durante la pausa que Schubert ha introducido en la línea vocal, el piano ejecuta trinos para sugerir el canto del pájaro.
Desde 'Ich komm …’ el carácter de la parte del piano cambia: el ritmo se hace insistente y staccato, y Schubert da la indicación ‘un poco accelerando’ (‘acelerando ligeramente’). Hay un sentido distinto de 'somos lejos’. La canción continua, alcanzando dos puntos culminantes. El segundo punto culminante es conseguido repitiendo las siete últimas líneas y media del poema, y luego repitiendo otra vez el grito final de 'Alliebender Vater! ¡’ (‘Padre amante de todas las cosas!’).
Esta repetición se toma libertades sin duda respecto al poema, pero el carácter cambiante de la música es, se podría discutir, simplemente una respuesta a lo que está ya en el verso, cuando las líneas y las frases se hacen más cortas y más insistentes hacia el final del poema.
Como en varias de las canciones que hemos estudiado, es el piano el que pone el tono o humor, el paso y el ritmo cuando los acontecimientos se despliegan, con la voz, por así decir, flotando sobre la parte de piano – casi como si la voz fuera 'el acompañamiento', como en ‘Margarita a la rueca’. Una diferencia grande entre ‘Ganímedes’ y 'Prometeo' es que, mientras 'Prometeo' cae en distintas y contrastadas secciones, 'Ganímedes' no lo hace.
Todo fluye suavemente, e incluso cuando la voz calla, el piano sigue. Esto ayuda a dar la impresión de acontecimientos que se desarrollan y que no están bajo el control de Ganimedes – el piano, como Zeus, lo barre.
Como en ‘Prometeo’ y 'Margarita a la rueca', no se nos cuenta la historia en el poema. ¿Es como si el poeta y el compositor hubieran pensado ‘Qué le gustaría ser a Ganímedes/Prometeo/Margarita en esta situación?’, y han procurado comunicarlo directamente, asumiendo que el auditorio sabría las historias de las que estos personajes vienen (y Goethe y Schubert podrían asumir que había un poco de conocimiento de mitos clásicos en los círculos cultos a quienes su trabajo estaba principalmente dirigido).
Es muy diferente de la narrativa de 'Erlkönig’, en el que la canción cuenta la historia entera, así como la expresión de los sentimientos de los personajes.
Schubert termina la canción con seis compases del piano, elevándose más alto y más alto, pianissimo. Como la canción del ruiseñor antes, esto tiene un efecto que es a la vez poderoso e ingenuo: expresa un fuerte sentido del misterio y al tiempo nos sugiere a Ganímedes desapareciendo físicamente en el cielo.
Más que en cualquiera de las otras canciones de las que hemos hablado, yo diría que, hacia el final de 'Ganímedes', tenemos el sentido de haber viajado un largo camino desde el comienzo de la canción. Hay una razón musical particular para ello: como en ‘Prometeo’, la canción se termina en una clave diferente del principio.
Comienza en un La bemol mayor y termina en Fa mayor. Durante la canción, la música progresa a través de una variedad de claves tan gradualmente que el oyente no necesariamente es consciente de cuán lejos de la clave original se ha viajado. Pero si repites el principio de la canción inmediatamente después de escuchar el final, oirás el contraste entre el Fa mayor del final y el La bemol mayor del principio.

domingo, 31 de agosto de 2008

Ganimedes, el elegido de Zeus (IV)

Tras 22 días de silencio blogosférico, aprovechados para un descanso merecido, volvemos a este nuestro espacio en la red y a la serie que estamos dedicando al mito de Ganimedes y su presencia en la literatura clásica y en la música.
Para el reenganche hemos elaborado un post breve para lo que acostumbramos, pero la vuelta a la normalidad ha de hacerse poco a poco.
Fuera de la literatura clásica griega y latina, encontramos también alusiones al mito de Ganimedes.
En la Divina Comedia de Dante tenemos también una en Purgatorio IX, 19-24:

in sogno mi parea veder sospesa
un'aguglia nel ciel con penne d'oro,
con l'ali aperte e a calare intesa;
ed esser mi parea là dove fuoro
abbandonati i suoi da Ganimede,
quando fu ratto al sommo consistoro.


Creí ver, en un sueño, suspendida
un águila en el cielo, de áureas plumas,
con las alas abiertas y dispuesta
a descender, allí donde a los suyos
dejara abandonados Ganimedes,
arrebatado al sumo consistorio.
El poeta Juan de Arguijo (1567-1623), hijo de familia adinerada sevillana, era patrón de las artes. Adquirió en círculos académicos una erudición clásica y arqueológica que era típica de la Sevilla renacentista. Su poesía es de un formalismo exquisito, sobre todo en los sonetos de tema clásico y pictorial.
Entre ellos tenemos el número XLIX, Júpiter a Ganimedes

A Ganimedes
No temas, o bellísimo troyano,
viendo que arrebatado en nuevo vuelo
con corvas uñas te levanta al cielo
la feroz ave por el aire vano.
¿Nunca has oído el nombre soberano
del alto Olimpo, la piedad y el celo
de Júpiter, que da la pluvia al suelo
y arma con rayos la tonante mano;
A cuyas sacras aras humillado
gruesos toros ofrece el Teucro en Ida,
implorando remedio a sus querellas?
El mismo soy. No al'águila eres dado
en despojo; mi amor te trae. Olvida
tu amada Troya y sube a las estrellas.

sábado, 9 de agosto de 2008

Ganimedes, el elegido de Zeus (III)

Desde el 13 de julio, hace casi un mes, no ofrecíamos un nuevo capítulo de la serie que dedicamos a la figura de Ganimedes y su presencia en la música de Schubert, merced a un poema de Goethe. En la serie hemos aprovechado para ofrecer un resumen del mito y fuentes clásicas en las que el joven troyano está presente. Así, lo hemos descubierto en Homero, Píndaro, Virgilio, Eurípides, Apolodoro o Apolonio de Rodas.
Hoy ofrecemos un ejemplo de gran valor de su presencia en la literatura. Es la interesante conversación que Luciano de Samosata, en sus Diálogos de los dioses, recrea entre Ganimedes y su “secuestrador” Zeus en el número IV de los citados Diálogos.
Es un texto gracioso, que incluye información sobre aspectos concretos del mito, en concreto del secuestro llevado a cabo por Zeus, metamorfoseado en águila. Hay algún detalle, o muchos, del diálogo que nos hacen ver que el mito es un reflejo de las costumbres pederastas de la Grecia Antigua.
Obsérvese que la primera petición que Zeus hace al joven es la de que le dé un beso. Ante ello el mozalbete troyano expresa sorpresa por el retorno de Zeus a su figura antropomorfa.
Sigue cierta ironía en la confusión que tiene Ganimedes, al creer que Zeus – quien afirma ser el rey de todos los dioses - es Pan, el dios de los pastores y su sorpresa por verle desprovisto de flauta, cuernos y pezuñas.

La explicación viene después: Ganimedes cree que sólo Pan es un dios. Ante ello, Zeus se ve obligado a interrogarlo y preguntarle si alguna vez ha oído hablar de Zeus. Ganimedes lo identifica con el dios de los fenómenos atmosféricos y le pregunta la razón de su rapto. Además, con un celo admirable, muestra preocupación por la suerte de sus ovejas, e inquietud, cuando se entera de que no va a regresar al monte Ida.
Zeus le saca del error: ya no volverá al mundo mortal, se dedicará a servir néctar y ambrosía a los dioses, que también comerá, en lugar del queso y la leche que hasta ahora tomaba. Zeus le promete la felicidad y Ganimedes, con gran inocencia, pregunta con quién jugará. Zeus le responde que con Eros, con quien podrá jugar a las tabas. Aquí encontramos un paralelo con Apolonio de Rodas y su Viaje de los Argonautas III, 112-127, del que ya hablamos en un anterior capítulo; lo más probable es que Luciano se inspirara en Apolonio en este aspecto.
Tras un momento cómico en el que Ganimedes y Zeus hablan sobre el néctar y la leche, el jovenzuelo pregunta quién será su compañero de lecho. Luciano envuelve la alusión pederasta con una nueva ironía en la que Ganimedes, de forma inocente, pregunta si la razón de que Zeus quiera dormir con él se debe a que no puede dormir solo. Después advierte a Zeus sobre su costumbre de moverse en la cama y dar patadas y vueltas, cosa que impedirá al dios dormir.
Zeus lo da por bueno, si puede besar y abrazar al joven y éste expresa que mientras Zeus le besa, él dormirá.
La conversación, primero en griego, es ésta:


ΔΙΟΣ ΚΑΙ ΓΑΝΥΜΗΔΟΥΣ
ΖΕΥΣ Ἄγε, ὦ Γανύμηδες. ἥκομεν γὰρ ἔνθα ἐχρῆν φίλησόν με ἤδη, ὅπως εἰδῇς οὐκέτι ῥάμφος ἀγκύλον ἔχοντα οὐδ' ὄνυχας ὀξεῖς οὐδὲ πτερὰ, οἷος ἐφαινόμην σοι πτηνὸς εἶναι δοκῶν.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Ἄνθρωπε, οὐκ ἀετὸς ἄρτι ἦσθα καὶ καταπτάμενος ἥρπασάς με ἀπὸ μέσου τοῦ ποιμνίου; πῶς οὖν τὰ μὲν πτερὰ σοι ἐκεῖνα ἐξερρύηκε, σὺ δὲ ἄλλος ἤδη ἀναπέφηνας;
ΖΕΥΣ ᾿Αλλ' οὔτε ἄνθρωπον ὁρᾷς, ὦ μειράκιον, οὔτε ἀετὸν, ὁ δὲ πάντων βασιλεὺς τῶν θεῶν οὗτός εἰμι πρὸς τὸν καιρὸν ἀλλάξας ἐμαυτόν.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Τί φῄς; σὺ γὰρ εἶ ὁ Πὰν ἐκεῖνος; εἶτα πῶς σύριγγα οὐκ ἔχεις οὐδὲ κέρατα οὐδὲ λάσιος εἶ τὰ σκέλη;
ΖΕΥΣ Μόνον γὰρ ἐκεῖνον ἡγῇ θεόν;
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Ναί· καὶ θύομέν γε αὐτῷ ἔνορχιν τράγον ἐπὶ τὸ σπήλαιον ἄγοντες, ἔνθα ἕστηκε· σὺ δὲ ἀνδραποδιστής τις εἶναί μοι δοκεῖς.
ΖΕΥΣ Εἰπέ μοι, Διὸς δὲ οὐκ ἤκουσας ὄνομα οὐδὲ βωμὸν εἶδες ἐν τῷ Γαργάρῳ τοῦ ὕοντος καὶ βροντῶντος καὶ ἀστραπὰς ποιοῦντος;
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Σύ, ὦ βέλτιστε, φῂς εἶναι, ὃς πρῴην κατέχεας ἡμῖν τὴν πολλὴν χάλαζαν, ὁ οἰκεῖν ὑπεράνω λεγόμενος, ὁ ποιῶν τὸν ψόφον, ᾧ τὸν κριὸν ὁ πατὴρ ἔθυσεν; εἶτα τί ἀδικήσαντά με ἀνήρπασας, ὦ βασιλεῦ τῶν θεῶν; τὰ δὲ πρόβατα ἴσως οἱ λύκοι διαρπάσονται ἤδη ἐρήμοις ἐπιπεσόντες.
ΖΕΥΣ Ἔτι γὰρ μέλει σοι τῶν προβάτων ἀθανάτῳ γεγενημένῳ καὶ ἐνταῦθα συνεσομένῳ μεθ' ἡμῶν;
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Τί λέγεις; οὐ γὰρ κατάξεις με ἤδη ἐς τὴν Ἴδην τήμερον;
ΖΕΥΣ Οὐδαμῶς· ἐπεὶ μάτην ἀετὸς ἂν εἴην ἀντὶ θεοῦ γεγενημένος.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Οὐκοῦν ἐπιζητήσει με ὁ πατὴρ καὶ ἀγανακτήσει μὴ εὑρίσκων, καὶ πληγὰς ὕστερον λήψομαι καταλιπὼν τὸ ποίμνιον.
ΖΕΥΣ Ποῦ γὰρ ἐκεῖνος ὄψεταί σε;
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Μηδαμῶς· ποθῶ γὰρ ἤδη αὐτόν. εἰ δὲ ἀπάξεις με, ὑπισχνοῦμαί σοι καὶ ἄλλον παρ' αὐτοῦ κριὸν τυθήσεσθαι λύτρα ὑπὲρ ἐμοῦ. ἔχομεν δὲ τὸν τριετῆ, τὸν μέγαν, ὃς ἡγεῖται πρὸς τὴν νομήν.
ΖΕΥΣ ῾Ως ἀφελὴς ὁ παῖς ἐστι καὶ ἁπλοóκὸς καὶ αὐτὸ δὴ τοῦτο παῖς ἔτι. ἀλλ', ὦ Γανύμηδες, ἐκεῖνα μὲν πάντα χαίρειν ἔα καὶ ἐπιλάθου αὐτῶν, τοῦ ποιμνίου καὶ τῆς Ἴδης. σὺ δὲ - ἤδη γὰρ ἐπουράνιος εἶ - πολλὰ εὖ ποιήσεις ἐντεῦθεν καὶ τὸν πατέρα καὶ πατρίδα, καὶ ἀντὶ μὲν τυροῦ καὶ γάλακτος ἀμβροσίαν ἔδῃ καὶ νέκταρ πίῃ· τοῦτο μέντοι καὶ τοῖς ἄλλοις ἡμῖν αὐτὸς παρέξεις ἐγχέων· τὸ δὲ μέγιστον, οὐκέτι ἄνθρωπος, ἀλλ' ἀθάνατος γενήσῃ, καὶ ἀστέρα σου φαίνεσθαι ποιήσω κάλλιστον, καὶ ὅλως εὐδαίμων ἔσῃ.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Ἢν δὲ παίζειν ἐπιθυμήσω, τίς συμπαίξεταί μοι; ἐν γὰρ τῇ Ἴδῃ πολλοὶ ἡλικιῶται ἦμεν.
ΖΕΥΣ Ἔχεις κἀνταῦθα τὸν συμπαιξόμενόν σοι τουτονὶ τὸν Ἔρωτα καὶ ἀστραγάλους μάλα πολλούς. θάρρει μόνον καὶ φαιδρὸς ἴσθι καὶ μηδὲν ἐπιπόθει τῶν κἀτω.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Τί δαὶ ὑμῖν χρήσιμος ἂν γενοίμην; · ποιμαίνειν δεήσει κἀνταῦθα;
ΖΕΥΣ Οὔκ, ἀλλ' οἰνοχοήσεις καὶ ἐπὶ τοῦ νέκταρος τετάξῃ καὶ ἐπιμελήσῃ τοῦ συμποσίου.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Τοῦτο μὲν οὐ χαλεπόν· οἶδα γὰρ ὡς χρὴ ἐγχέαι τὸ γάλα καὶ ἀναδοῦναι τὸ κισσύβιον.
ΖΕΥΣ Ἰδού, πάλιν οὗτος γάλακτος μνημονεύει καὶ ἀνθρώποις διακονήσεσθαι οἴεται· ταυτὶ δ' ὁ οὐρανός ἐστι, καὶ πίνομεν, ὥσπερ ἔφην, τὸ νέκταρ.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Ἥδιον, ὦ Ζεῦ, τοῦ γάλακτος;
ΖΕΥΣ Εἴσῃ μετ' ὀλίγον καὶ γευσάμενος οὐκέτι ποθήσεις τὸ γάλα.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Κοιμήσομαι δὲ ποῦ τῆς νυκτός; · μετὰ τοῦ ἡλικιώτου Ἔρωτος;
ΖΕΥΣ Οὔκ, ἀλλὰ διὰ τοῦτό σε ἀνήρπασα, ὡς ἅμα καθεύδοιμεν.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Μόνος γὰρ οὐκ ἀν δύναιο, ἀλλὰ ἥδιόν σοι καθεύδειν μετ' ἐμοῦ;
ΖΕΥΣ Ναί, μετά γε τοιούτου οἷος εἶ σύ, Γανύμηδες, οὕτω καλός.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Τί γάρ σε πρὸς τὸν ὕπνον ὀνήσει τὸ κάλλος;
ΖΕΥΣ Ἔχει τι θέλγητρον ἡδὺ καὶ μαλακώτερον ἐπάγει αὐτόν.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Καὶ μὴν ὅ γε πατὴρ ἤχθετό μοι συγκαθεύδοντι καὶ διηγεῖτο ἕωθεν, ὡς ἀφεῖλον αὐτοῦ τὸν ὕπνον στρεφόμενος καὶ λακτίζων καί τι φθεγγόμενος μεταξὺ ὁπότε καθεύδοιμι· ὥστε παρὰ τὴν μητέρα ἔπεμπέ με κοιμησόμενον ὡς τὰ πολλά. ὥρα δή σοι, εἰ διὰ τοῦτο, ὡς φῄς, ἀνήρπασάς με, καταθεῖναι αὖθις εἰς τὴν γῆν· ἢ πράγματα ἕξεις ἀγρυπνῶν· ἐνοχλήσω γάρ σε συνεχῶς στρεφόμενος.
ΖΕΥΣ Τοῦτ' αὐτό μοι τὸ ἥδιστον ποιήσεις, εἰ ἀγρυπνήσαιμι μετὰ σοῦ φιλῶν πολλάκις καὶ περιπτύσσων.
ΓΑΝΥΜΗΔΗΣ Αὐτὸς ἂν εἰδείης· ἐγὼ δὲ κοιμήσομαι σοῦ καταφιλοῦντος.
ΖΕΥΣ Εἰσόμεθα τότε ὃ πρακτέον. νῦν δὲ ἄπαγε αὐτόν, ὦ Ἑρμῆ, καὶ πιόντα τῆς ἀθανασίας ἄγε οἰνοχοήσοντα ἡμῖν διδάξας πρότερον ὡς χρὴ ὀρέγειν τὸν σκύφον.


La traducción que sigue es la de Juan Zaragoza Botella, en Alianza Editorial (1269)


DE ZEUS Y GANIMEDES
Zeus. - Ea, Ganimedes; puesto que ya hemos llegado donde nos habíamos propuesto, dame un beso ya, para que veas que no tengo ni pico encorvado ni uñas afiladas, ni alas, tal como me presenté a ti, con aspecto de pájaro.
Ganimedes. - ¿Hombre! ¿No eras un águila hace un momento, cuando te lanzaste sobre mí y me raptaste de en medio de mi rebaño?, ¿cómo se te han caído aquellas alas y te presentas completamente distinto?
Zeus. – No estás viendo a un hombre, muchacho, ni a un águila, yo soy el rey de todos los dioses, que me he transformado oportunamente.
Ganimedes. - ¿Qué dices? ¿Entonces tú eres nuestro dios Pan? ¿Y cómo no llevas entonces la flauta ni cuernos, ni tienes las piernas peludas?
Zeus. – ¿Acaso tú crees que sólo él es un dios?
Ganimedes
. – Sí, y le sacrificamos un macho cabrío sin castrar, que le llevamos a la gruta, donde está su estatua. En cuanto a ti, me parece que eres un secuestrador de niños.
Zeus. – Dime, ¿es que no has oído el nombre de Zeus, ni has visto en el Gárgaro el altar del que envía la lluvia y el trueno y produce el rayo?
Ganimedes. - ¿Y tú, señor, afirmas ser el que recientemente arrojaste sobre nosotros una tremenda granizada, el que, según dicen, habita en las alturas, el que produce tanto ruido, a quien mi padre sacrificó un carnero? Y si es así, ¿qué daño te he hecho yo para que me hayas raptado?, ¡oh señor de los dioses! A lo mejor entretanto los lobos caerán sobre mis ovejas abandonadas y las devorarán.
Zeus. – ¿Todavía te preocupas de tus ovejas, ahora que te has hecho inmortal y cuando vas a quedarte con nosotros?
Ganimedes. - ¿Qué dices? ¿No me vas a llevar en seguida de regreso al monte Ida?
Zeus. – ¡De ninguna manera! Porque, en ese caso, me habría convertido de dios en águila inútilmente.
Ganimedes. – Entonces mi padre
me buscará, se enfadará cuando no me encuentre y luego recibiré unos cuantos azotes por haber abandonado al rebaño
Zeus. – No es posible. ¿Cómo te iba a ver?
Ganimedes. – No lo hagas, que ya empiezo a echarlo de menos. Si me dejas volver, te prometo sacrificarte otro carnero, de su parte, como pago de mi rescate. Tenemos uno de tres años, grande, que guía a los demás en el pasto.
Zeus. – ¡Qué inocente es el muchacho!, ¡qué simple, qué niño todavía! Mira, Ganimedes, despídete de todo eso y olvídate del rebaño y del Ida. Porque tú, que ya eres un habitante del cielo, desde aquí podrás hacer muchos favores a tu padre y a tu patria. Y en vez de queso y de leche, comerás ambrosía y beberás néctar, que tú mismo nos ofrecerás y escanciarás a nosotros los dioses. Y, lo más importante, es que ya no serás un hombre, sino un inmortal, y yo haré que tu estrella brille con mucha hermosura. En una palabra, serás feliz.
Ganimedes. – Y cuando tenga ganas de jugar, ¿quién jugará conmigo? Porque en el Ida éramos muchos de la misma edad.
Zeus. – También aquí tendrás a Eros para jugar contigo, y además muchísimas tabas. Lo único que has de hacer es tranquilizarte, mostrarte alegre y no echar de menos ninguna de las cosas de la tierra.
Ganimedes. - ¿Y en qué podría seros útil? ¿También aquí tendré que apacentar rebaños?
Zeus. – No, tú escanciarás el vino, estarás encargado del néctar y cuidarás del banquete.
Ganimedes. – Eso no es difícil, pues yo sé cómo hay que sacar la leche y ofrecer el cuenco.
Zeus. – ¡Vaya! Otra vez se acuerda de la leche y cree que va a servir a mortales. Esto que ves es el cielo y aquí bebemos néctar, como te dije.
Ganimedes. - ¿Es más bueno que la leche, Zeus?
Zeus. – Lo vas a saber dentro de poco, y cuado lo hayas probado, ya no volverás a echar de menos la leche.
Ganimedes. - ¿Y con quién me acostaré por la noche? ¿Con mi compañero Eros?
Zeus. – No, que precisamente por eso te rapté, para que durmiéramos juntos.
Ganimedes. - ¿Es que no puedes dormir solo y prefieres dormir conmigo?
Zeus. – Sí, especialmente con un muchacho como tú, Ganimedes
Ganimedes. - ¿Y de qué te servirá mi belleza para dormirte?
Zeus. – Tiene un dulce hechizo y hace conciliar un sueño más suave.
Ganimedes. – En cambio, mi padre se enfadaba conmigo cuando dormíamos juntos, y por la mañana decía que yo no le había dejado dormir, dando vueltas y patadas y gritando cada vez que me dormía. Por ello con frecuencia me mandaba a dormir con mi madre. De manera que, si como dices, me raptaste para esto, procura devolverme de nuevo a la tierra o tendrás problemas con el insomnio, porque te molestaré continuamente, dando vueltas sin parar.
Zeus. – Eso es precisamente en lo que me darás más gusto, desvelándome contigo, mientras te beso y te abrazo muchas veces.
Ganimedes. – Tú sabrás lo que haces, porque yo dormiré mientras tú me besas
Zeus. – Entonces ya veremos lo que hay que hacer. Ahora, Hermes, llévatelo, y una vez que haya tomado la bebida de la inmortalidad, tráetelo para que nos escancie, pero antes enséñale cómo hay que ofrecer la copa.

lunes, 4 de agosto de 2008

Las dos Ifigenias (XVI)


Tras nuestro detallado recorrido por la Ifigenia en Áulide, daremos ahora unas breves pinceladas sobre la “otra” Ifigenia de Gluck: Ifigenia en Táuride.
Primero, no obstante, nos parece interesante ofrecer la información que sobre esta ópera hemos encontrado en la muy recomendable página web de The Metropolitan Opera de Nueva York.
En la misma, hemos corregido algunas faltas de ortografía y expresiones no muy correctas en español.
Ifigenia y la casa de Atreo
La Ifigenia mitológica era la hija de la familia más disfuncional de la antigüedad griega, el maldito clan de Atreo. Su antepasado Tántalo en cierta ocasión puso a prueba la omnisciencia de los dioses al invitarlos a un banquete en el que el plato principal era su propio hijo. Los dioses no se dejaron engañar y maldijeron a sus descendientes, para que se matasen el uno al otro en un sanguinario ciclo de asesinatos y venganza. Hermanos traicionaron a hermanos, esposas asesinaron a sus maridos, hijos mataron a sus padres. Incesto, traición, robo y venganza plagaron cada generación.
La historia de Ifigenia está íntimamente conectada con el inicio de la guerra de Troya. Cuando ella era aún una niña, el príncipe troyano Paris huyó con Helena, la más bella de las mujeres en el mundo. El marido de Helena, Menelao, reunió a sus aliados griegos para traer a su esposa de vuelta a casa. Pero cuando su ejército se reunió en la playa en Áulide, el viento no sopló contra las velas. Un oráculo reveló que Agamenón, líder de la expedición y hermano de Menelao, había ofendido a la diosa Artemisa. Ningún viento soplaría hasta que Agamenón apaciguara a la diosa sacrificando a su hija Ifigenia. La niña fue asesinada y el viento comenzó a soplar. Los ejércitos partieron a la guerra.
Agamenón luchó en Troya durante diez largos años. En casa, su esposa Clitemnestra no cesaba de pensar en la muerte de su hija. Ella se consiguió un amante junto con quien asesinó a Agamenón tras su retorno. Años después, el hijo de la pareja, Orestes, vengó la muerte de su padre, matando a su propia madre. Él fue castigado por las Furias, seres sobrenaturales que lo torturaban dondequiera que fuera. En algunos mitos antiguos, Orestes implora a los dioses compasión y es perdonado. En Euménides, el drama de Esquilo, la diosa Atenea organiza un juicio para Orestes. El jurado queda dividido, entonces la propia Atenea vota por la absolución de Orestes, terminando con la maldición en la estirpe de los Atridas.
Eurípides e Ifigenia
Estos mitos fueron revividos en diversas tragedias griegas. El gran dramaturgo Eurípides mostró un interés especial por Ifigenia. Él fue el primer dramaturgo griego en centrar sus piezas en torno a personajes femeninos, y también el primero en retratar a los esclavos compasivamente. Durante su vida, Atenas se vio envuelta en décadas de guerra contra Esparta y sus aliados en la Guerra del Peloponeso. En medio del conflicto, Eurípides escribió dramas como Las troyanas, que mostraban el precio humano de la victoria. El sufrimiento y la inhumanidad entre hombres eran constantes temas en sus obras.
Eurípides inventó un nuevo capítulo en la historia de Ifigenia. Mientras se encontraba tendida sobre la mesa de sacrificios, frente de la daga, Ifigenia fue secretamente rescatada por la diosa Artemisa, quien la transportó mágicamente hacia Táuride (actual Crimea, en el Mar Negro). Allí, se convirtió en sacerdotisa en el templo de la diosa. Como parte de su obligación, tenía que ayudar a sacrificar a todo extranjero que entrara en aquel reino.

La Ifigenia en Táuride de Eurípides comienza años más tarde. Un oráculo divino le ha dicho a Orestes, hermano de Ifigenia, que podría escapar de las Furias viajando a Táuride y trayendo la estatua sagrada de Artemisa de vuelta a Grecia. Cuando Orestes llega a Táuride como forastero, es conducido para ser sacrificado. En cierta ocasión, Agamenón cumplió con su obligación, ignorando sus instintos paternos y matando a su hija. Ahora Ifigenia debía sacrificar a un extraño del mismo modo en que ella había sido sacrificada. Pero cuando ella descubre que la víctima es su hermano, encuentra fuerzas para rechazar su obligación. Ella y Orestes engañan a Toas, rey de Táuride, roban la estatua y huyen mar adentro. Toas los persigue, pero la diosa Atenea aparece milagrosamente y le ordena que deje a los griegos en paz.
Eurípides nos dice que debemos cuestionar las obligaciones que nuestros corazones rechazan. Agamenón es un villano porque cumple con su deber, Ifigenia es una heroína por rebelarse contra los dioses. Un miembro de la casa de los Atridas salvó al otro. El cambio es posible, aún para los más malditos y perjudicados.
Ifigenia durante el Iluminismo
A partir del Renacimiento, dramaturgos europeos crearon un interés en resucitar piezas griegas. Muchos autores neoclásicos crearon “nuevas y mejoradas” versiones de “Ifigenia en Táuride”, cambiando la trama de Eurípides, para reflejar los valores y gustos de la nueva era. La mayoría de estas nuevas piezas introdujo relaciones amorosas entre los protagonistas. La heroica amistad entre Orestes y Pílades se tornó un nuevo foco. Y todos los nuevos autores garantizaron que los sacrificios humanos en Táuride acabarían una vez que Ifigenia y Orestes regresaran a casa.
Guillard, el libretista de Gluck, le fue mucho más fiel al trabajo original de Eurípides que mucho de sus contemporáneos, pero también tomó material prestado de algunas piezas modernas. Por ejemplo, la amistad entre Pílades y Orestes tiene un papel relevante en la ópera de Gluck. Ifigenia y Orestes se reconocen durante el sacrificio, lo cual no acontece en Eurípides. Ella arroja la daga al suelo, desafiando dramáticamente a Toas, quien decide matar a ambos, Orestes e Ifigenia, con sus propias manos. Pílades los salva a todos, invadiendo el templo con un grupo de guerreros griegos. Al final, la diosa Diana aparece para abolir el sacrificio humano. Éstas son todas innovaciones, el resultado de los esfuerzos de Gluck y Guillard para traducir la narrativa de Eurípides a una nueva audiencia.

sábado, 26 de julio de 2008

Las dos Ifigenias (XV)

En la escena sexta el teatro representa la orilla del mar sobre la que se levanta un altar. Ifigenia está arrodillada sobre los escalones de dicho altar; tras ella está el Gran sacerdote, con los brazos extendidos hacia el cielo y el cuchillo sagrado en la mano. Los griegos, en masa, ocupan los dos lados del escenario.
El coro de griegos se dirige a Ártemis pidiéndole su protección y su llegada a las costas troyanas, a cambio de la víctima que se disponen a ofrecerle.
En la escena séptima irrumpe Aquiles con la consiguiente desbandada de los atemorizados griegos. Dos griegos animan a los demás a huir de la furia del tesalio; el coro le hace ver la inutilidad de su acción, pues los dioses han ordenado su muerte. Aquiles les hace frente y les reta a arrebatarla de sus brazos; Ifigenia se ofrece como víctima.
Clitemnestra y Aquiles buscan la liberación de Ifigenia, mientras el coro insiste en la inutilidad de esta defensa e incitan al sacrificio. Está a punto de establecerse un combate entre Aquiles y los tesalios contra los griegos, cuando Calcante anuncia la aparición, como deus ex macchina, de la propia Ártemis (Diana).
La diosa ensalza el celo de los griegos y afirma que las virtudes de Ifigenia y los lamentos de su madre han encontrado gracia entre los dioses. Ya no retendrá más a los griegos en Áulide, sino que les invita a volar donde su gloria les guíe. En cuanto a Ifigenia y Aquiles, les invita a vivir y ser felices

DIANE
Votre zèle des Dieux
A fléchi la colère
Les vertus de la fille
Et les pleurs de la mère
Ont trouvé grâce devant eux.
Je ne vous retiens plus
Dans les champs de l'Aulide
Volez où votre gloire vous guide.
Etonnez l'Univers
Par vos faits glorieux
Et vous, jeunes amants,
Vivez, vivez, soyez heureux.



Calcas alaba la clemencia y la bondad de los dioses; Agamenón, Clitemnestra, Ifigenia y Aquiles manifiestan su alegría por la solución gozosa de la situación. Ifigenia expresa la dulzura, pero al tiempo la dificultad, de pasar tan repentinamente del más cruel tormento a la felicidad suprema,
Sigue el cuarteto Mon coeur ne saurait contenir en el que los cuatro personajes expresan su inmensa alegría; al tiempo quieren devolver al cielo su gratitud por haber sido merecedores de la piedad divina.
El coro de griegos, en una alegre y triunfal intervención, recoge estas palabras y anima a celebrar los esponsales de Ifigenia y Aquiles, que son preludio de sus gloriosos triunfos.
Tras una reposada, pero alegre, passacaille, no exenta de momentos reflexivos y con una briosa conclusión, el coro final llama a los griegos, en tono marcial, a buscar la victoria y a dejar para la posteridad recuerdo de su gloria y hazañas. Sólo el placer puede pagar y coronar las penosas fatigas del guerrero.

IPHIGENIE
Ah! qu'il est doux,
Mais qu'il est difficile,
De passer si subitement
Du plus cruel tourment
A la félicité suprême!
IPHIGENIE, CLYTEMNESTRE, ACHILLE AGAMEMNON
Mon cœur ne saurait contenir
L'excès de mon bonheur extrême
Palpitant, il s’élance
Au­-delà de moi-­même,
Il est énivré de plaisir
A peine je respire:
Quel aimable délire,
Vient s'emparer de tous mes sens!
Les Dieux ont eu pitié
De nos gémissements
Jusqu'aux voûtes éthérées
Portons nos vœux reconnaissants!
CHŒUR DES GRECS
Jusqu'aux aux voûtes éthérées
Portons nos vœux reconnaissants.
Et célébrons les noces désriées
De ces illustres amants.
Leur bonheur est le premier gage
De la juste faveur des Dieux;
Et leur hymen est le présage
De nos triomphes glorieux.
Passacaille
CHŒUR FINAL
Partons, volons à la victoire,
Par nos faits éclatants étonnons l'avenir
Que nos travaux, que notre gloire
Soient des sièclesinturs l'éternel souvenir.
Parés des palmes de Bellone,
Qu'il est doux de jouir d'un tranquille repos!
Le plaisir seul paye et couronne
Du guerrier désarmé les pénibles travaux.



Este pénible travaux deja un cierto tono sombrío en el final de la ópera y provoca en nosotros una reflexión sobre los acontecimientos que hemos vivido en esta gran ópera gluckiana, basada en una tragedia de Eurípides, que Gluck logró representar en París, tras largas gestiones y su amistad con la futura reina de Francia. En efecto, sólo esta amistad salvó las tensiones surgidas en los ensayos, en los que, como dijimos en un anterior artículo de esta serie, el compositor se mostró duro e intransigente. La presencia de María Antonieta en el estreno, el 19 de abril de 1774, fue casi una orden para los miembros de la vieja guardia musical francesa: la nueva ópera fue un éxito el día de su estreno, a pesar de algunas dudas, y acabó imponiéndose poco a poco por el indudable peso de su exquisita partitura.

Cerramos esta primera parte de la serie con un aria que la protagonista canta en la escena del acto I (L'ai-je bien entendu - Hélas! mon coeur sensible!). También ofrecemos la "respuesta" de Aquiles en la escena octava (Cruelle, non jamais)



Por cierto, no estaría mal que los lectores escucharan la magnífica obertura de la obra. Pueden hacerlo aquí.